Fâcheries et engouements

Fâcheries et engouements

mardi 13 novembre 2012

Un logement pour tous !

Un toit pour une vie digne
Je crois qu'un des trucs qui m'étreint le plus, ce sont les conditions dans lesquelles certains sont obligés de vivre et la disparité face au logement.
Ne pas avoir de toit, "n'habiter" nulle part, n'est-ce pas le point de départ de la déconstruction d'une vie ? Qu'est-ce qu'on peut construire si l'on n'a pas de lieu où être en sécurité ?
Le film Louise Wimmer montre comment Louise lutte pour rester debout, avec pour maison sa voiture, pour salle de bains les toilettes des stations-service et pour garage les parkings de l'autoroute. Solitude, abandon...

1954, prise de conscience
L'Abbé Pierre avait bien compris l'urgence, lorsqu'il a lancé un appel, durant l'hiver 1954, pour attirer l'attention de ses concitoyens sur le mal-logement. En 54, on s'est ému. Il s'est battu ensuite pour améliorer la situation et nombreux sont ceux qui se sont engagés dans la même voix...
Et pourtant... en 2012, le nombre de personnes mal logées augmente, celui des sans-abri aussi (3,6 millions de personnes non ou mal logées). Et, nul n'est plus étonné de voir des personnes dormant dans la rue, des familles couchées sous un porche, des camps de Roms vidés en cinq minutes, des communautés vivant dans des taudis entre une bretelle d'autoroute et une zone industrielle, des maisons de cartons installées sous les ponts du périph, des femmes avec un baluchon contenant toutes leurs richesses sur un banc de métro...
L'autre jour, dans une rue parisienne, je suis passée devant ce "studio pliable" :
tout ce que possède un sans-abri était là rangé derrière deux poteaux,
le long d'une boutique de maroquinerie des grands boulevards.
Des initiatives et des combats
Je ne donne pas ici de solutions, je sais.
Même si de nombreuses assoc's (pour le logement d'urgence, passerelle, social, des foyers...) travaillent dur pour faire avancer ce grave problème, les pouvoirs publics aussi, même si les lois évoluent (dalo), des appartements restent vides, les loyers sont trop élevés (honte aux marchands de sommeil et dommage que la loi sur le logement social ait pris du retard pour vice de procédure : il y a urgence), trop chers les mètres carrés. Les nécessités sont énormes, les besoins insatisfaits, les listes d'attente interminables (logement social, nuit en hébergement d'urgence, en hôtel social)...

Exclu en Colombie
En 1983, lorsque je suis arrivée à Bogota, dans une rue du centre, j'avais croisé  un homme hagard, maigre, pieds nus marchant avec un grand carton qui lui servirait de lit le soir venu. Un SDF colombien. J'étais éberluée, scandalisée, je n'avais jamais vu ça.  En France, il y avait bien des clochards, mais je supposais que leur mode de vie résultait d'un choix... une sottise de penser cela... J'ai mesuré avec cet homme le dénuement d'une partie de la population dans ce pays.
Quand je suis rentrée en France, quelques années plus tard, on ne s'émouvait plus de situations presque similaires... On parlait de gens qui travaillaient et n'avaient plus d'appartement, qui retournaient vivre chez leurs parents (dans le meilleur des cas).

C'est quoi une société qui permet cela ? qui néglige ses citoyens à ce point ? qui refuse aux siens le minimum de sécurité procurée par un toit, un toit décent où l'on n'a pas froid, où l'on n'est pas trop serré ? qui tolère que des bouts de chou dorment dans la rue, avec une culotte de rechange et une brosse à dents dans leur cartable pour seul bagage ?

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